Le « fabriqué en France » devient un argument de vente. Mais est-ce bien toujours le cas ?
Petit retour dans le passé. Depuis 2 siècles, le Jura est le berceau des fabricants de montures. Pierre-Hyacinthe Caseaux a relégué les fameux pince-nez au placard le jour où il a inventé les branches. Avec une quarantaine d’entreprises, Morez (Jura) est devenue le centre de la lunetterie mondiale.
Pas moins d’une centaine d’opérations est nécessaire pour réaliser une monture
Respect. Ce n’est pas qu’un simple bout de plastique ou de métal. Comme la part de la main d’œuvre est prépondérante dans le coût final, les petites mains qualifiées et bon marché d’Asie ont vite pris le relai.
Aujourd’hui, de nombreuses marques font fabriquer tout ou partie de leur production dans les pays à bas coût.
On veut des lunettes à 29€. Qui en Europe peut fabriquer des lunettes à ce niveau de prix ? Et pour quel niveau de qualité ?
Pour autant, est-ce la fin des lunettes de qualité ?
Quand le prix est trop bas, c’est forcément au détriment de quelque chose. Souvent dans le choix des matériaux et des accessoires (la visserie, les manchons, les tenons…), du type de montage, des traitements, bref tout ce qui se cache derrière le mot « qualité ».
Pour autant, les industriels parviennent à concilier prix et qualité. C’est bien le cas de nos appareils électroniques (ordinateurs et autres smartphones). Ils viennent pour la plupart d’Asie. C’est du high tech où on trouve tous les prix. Alors pourquoi pas pour les lunettes ?
Comme souvent, le design et le contrôle qualité restent en France. Disons, en Europe.
Certaines unités, rares, résistent en continuant de maîtriser 100% des étapes. C’est le cas de l’entreprise Paget à Morez.
Pour nos créateurs européens, la différence doit donc continuer de se faire grâce à l’innovation, à l’esprit créatif, à l’inventivité.
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